jeudi 25 février 2010

L'évêque de Buta réclame rail et route

Potentiel/Monseigneur Joseph Banga, évêque de Buta, vient une fois de plus au secours de la population de l'Uélé. La semaine passé, il s'est engagé avec tout son pouvoir à la capitale pour notre province.

«Laissez tous les autres discours, faites un effort pour réhabiliter les moyens de communication. Tant que cet enclavement n'est pas combattu par l'Etat, parler aux gens du développement, serait de la démagogie. Qu'on réhabilite les routes, et si possible le chemin de fer». Ce cri de coeur est celui de Monseigneur Joseph Banga, évêque de Buta. Dans une interview accordée vendredi à la presse, il a formulé cette recommandation au gouvernement et aux acteurs politiques congolais.

Mgr Banga a attiré l'attention des autorités nationales et des partenaires au développement sur la triste situation socioéconomique de la population du diocèse de Buta, en particulier et de l'Uélé en général. Pour lui, toute aggravation de la misère devrait être considérée comme une urgence humanitaire, car d'année en année, elle réduit les chances d'une population.

L'état en ruine
Non seulement, il n'y a aucun signe visible des cinq chantiers, mais en plus, la population de l'Uélé est livrée à elle-même depuis plus de 20 ans, a-t-il noté. «Si vous arrivez à Buta, vous verrez que toutes les infrastructures de l'état sont en ruine. La population est aussi bloquée, car il n'y a pas de moyens de communication. Or, sans route, on ne sait pas se développer, malgré toute la bonne volonté qu'on peut avoir», a relevé l'évêque de Buta. Un sac de ciment coûte entre 50 à 60 $, a-t-il souligné à titre illustratif.

«La route a pratiquement disparu. Nous circulons seulement en saison sèche pour visiter nos paroisses. Le chemin de fer, les grandes entreprises agricoles qui faisaient la fierté de Buta, ont disparu, depuis les années 1970, surtout à cause de la Zaïrianisation. Les gens produisent juste pour manger ou payer un peu de frais scolaires de leurs enfants», a-t-il poursuivi. Du riz, des arachides, et tant d'autres denrées son produits.

§15 détruit les gens
Pour se donner l'impression de gagner un peu d'argent, certains s'obligent à effectuer des centaines de kilomètres à pied ou à vélo pour aller vendre leurs produits agricoles dans les carrières de mines. Ainsi, celui qui transporte 300 verres de riz (environ 60 kgs) sur le dos à plus de 200 km, durant 12 à 15 jours, et les vend à 50 dollars US, au lieu de 10$ dans son village, a l'impression d'avoir fait de bonnes affaires. Or, en réalité, il est en train de détruire son corps, a relevé l'évêque.

L'Église catholique assiste la population
Dans un tel contexte, où l'Église catholique elle-même est frappée par cette basse conjecture, la Caritas diocésaine essaye d'être proche de la population. Elle sensibilise les gens à se regrouper en associations paysannes et les encadre, tout en initiant de petits projets. «Nous les avons aidés dans certains milieux à produire beaucoup du riz, mais nous sommes incapables de les aider à l'évacuer», a souligné le prélat. Il a évoqué à ce propos un camion, don d'un diocèse d'Allemagne, qui a mis quatre mois pour être acheminé à Buta, en partant de Kinshasa, faute de route.

C'est dans ce cadre que la Caritas Buta a amené la population à réhabiliter la piste de Dingila, ayant permis l'acheminent de l'assistance humanitaire d'urgence aux déplacés, victimes des attaques des rebelles ougandais de la LRA. La Caritas diocésaine, appuyée par Caritas Congo, a été la première ONG à secourir ces personnes déplacées après les familles d'accueil. Elle leur a apporté des biens non alimentaires. Le PAM aussi est venu à leur secours avec des vivres, a indiqué Mgr Banga. Il reste environ 3.000 déplacés à Dingila où une ONG protestante leur a construit des abris, a-t-il ajouté.

En fait, la LRA a fait irruption dans le Bas-Uélé le 15 mars 2009 en pillant, tuant et en enlevant des gens de Banda dans le diocèse de Bondo, Territoire de Ango. Ces attaques ont provoqué des déplacements massifs des populations vers le sud à Dakwa et Ango. Elles ont dû traverser la rivière Uélé pour arriver à Dingila dans le diocèse de Buta. Mgr Banga a souligné en outre que la LRA semble affaiblie, mais il reste des sources dangereuses et un risque de réorganisation à partir du territoire centrafricain.

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Arrêtez les beaux discours, fini le bla-bla, prenez les pioches, les pêles, c'est la saison des actes qui commence! Les mots, lancés par Monseigneur Banga doivent être entendu. Car Banga a le droit de parler: L'Église catholique fut et est la première organisation qui vient au secours des victimes des terroristes de la soit-disant armée du Seigneur qui sévit dans le Nord de l'Uélé. C'est l'Eglise catholique qui encadre les cultivateurs, qui - à travers de ses contacts internationales - organise un camion. Certes, un camion pour plus de 400 000 habitants, c'est peu, très peut. Mais: c'est le seul camion, il est réel et il est là.

Pourquoi pas réintroduire le Salongo pour tous ceux qui touchent des salaires réguliers de l'état: députés, gouverneurs et le président: chaque samedi avec une pioche ou une pêle dans une province huit heures au service de la population: remplir des nids-de-poules, déseherber, poser des rails, ... Ils seront dix fois plus crédible, mais cela reste malheureusement un rêve. Heureusement, nous n'avons pas seulement l'état, mais aussi une Église avec des représentants comme Mgr Banga.

Commentaire par Esperence Monoko Polele

jeudi 18 février 2010

Le recrutement forcé des enfants soldats doit cesser

RH/À l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’utilisation des enfants soldats, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a appelé vendredi passé à la démobilisation de tous les enfants associés aux forces et groupes armés au Congo, et en particulier des jeunes filles.

Itimbiri ya Sika a eu l'occasion de parler avec Pierrette Vu Thi, Représentante de l’UNICEF dans notre pays. Le recrutement forcé en général et celui des enfants soldat devrait cesser. Pourquoi?
«La place des enfants, filles ou garçons, est en famille, jamais au sein d’un groupe armé. Tous les enfants, et plus particulièrement les jeunes filles, associés aux forces et groupes armés sont traumatisés par leur expérience et requièrent une attention toute particulière. Il est essentiel qu’ils retrouvent au plus vite, une vie d’enfant.»

Qu'est ce que les enfants soldats subissent dans les groupes de rebelles? Et on a entendu, que les forces de l'état s'occupe de ces enfants esclaves, les libèrent?
«Utilisées comme combattantes, mains d’œuvre et esclaves sexuelles, victimes de violences et de viols pendant des mois, voire des années, les filles ne sont que trop rarement libérées par les forces et groupes armés.»

Vous avez parlé des filles en particulier. Sont-elles concernés à part égal?
«A l’Est, où le recrutement et le re-recrutement des enfants associés aux forces et groupes armés est le plus important, seulement 20% des enfants soutenus par l’UNICEF et ses partenaires sont des jeunes filles. Si en 2009, la démobilisation et la prise en charge des filles dans les programmes menés par l’UNICEF et ses partenaires, ont augmenté, les efforts doivent redoubler pour que ces jeunes filles, extrêmement vulnérables, puissent être réunifiées avec leurs familles, scolarisées et qu’elles retrouvent enfin une vie d’enfant.»

Depuis le commencement du programme Désarmement Démobilisation et Réintégration en 2004, les acteurs de la protection de l’enfance ont facilité la sortie et la prise en charge de plus de 36 000 enfants associés aux forces et groupes armés. En 2009, un total de 5 930 enfants a été démobilisé, dont 1 222 filles. La plupart de ces enfants ont été démobilisés à l’Est du pays, lors du processus d’intégration rapide des groupes armés dans l'armée congolaises au début de 2009. Ce sont des chiffres impréssionants. Et l'état affirme que l'identification et la vérification des enfants, leur démobilisation, et leur prise en charge médicale, psychosociale et scolaire sont cordonnés sur le terrain et au niveau central afin que cesse cette violation grave des droits de l’enfant, et que soit restaurés leur protection et leur bien-être.
«Les efforts du gouvernement doivent être salués, avec l’adoption de la loi du 10 janvier 2009, qui interdit l’utilisation des enfants dans les forces et groupes armés et qui prévoit 20 ans de prison contre les recruteurs. Mais si cette loi est un pas en avant important, des enfants sont toujours enrôlés dans les rangs des FARDC et des autres groupes armés opérant dans l’Est du pays. Toutes les parties aux conflits, dont la majorité est actuellement intégrée dans l’armée nationale, sont responsables du recrutement forcé des enfants soldats.»

Des enfants soldats dans les rangs de l'armée nationale?
«Oui, ils ont été repris en intégrant des groupes armés. Les équipes mobiles mises en place dans tous le pays, avec des partenaires tels que la MONUC, Save the Children et d’autres organisations non gouvernementales, plaident auprès des chefs et commandants pour sortir le plus d’enfants possibles des forces et groupes armés, avec un effort plus soutenu envers les filles.»

propos receuilli par Alca Kuvituanga

jeudi 11 février 2010

L'Église catholique au secours du Haut-Uélé

CDC/Caritas Dungu-Doruma, Caritas Isiro-Niangara et Caritas-Développement Congo distribuent des biens non alimentaires et intrants agricoles aux familles déplacées à la suite des attaques des terroristes ougandais de la LRA (Armée du Seigneur). Depuis jeudi passé, l'opération se déroule dans les villages des territoires de Dungu et Faradje.

Dans le territoire de Faradje, 500 ménages furent servis en le 30 janvier à Bhukini-près- Faradje, 250 autres familles en bénéficièrent aussi le 1er février à Tadu, alors que 350 ménages furent servi ce mardi à Isiro et 150 ménages le seront aujourd'hui à Limba. Dans territoire de Dungu, déjà 361 familles reçurent leurs kits le 4 février à Naguakasa, 400 autres le reçurent le 6 février à Babagu et 1989 autres familles avant-hier à Bamokandi.

Les 4000 ménages reçoivent 3 couvertures, 1 pagne, 4 pièces friperies pour adultes, 8 pièces friperies pour enfants, 6 gobelets, 6 cuillères, 2 louches, 4 pièces de savons, 2 casseroles, 2 houes, des semences d’haricots (8kg) et de riz (5kg).

Un quart de la population soutenu
Les Caritas diocésaines viennent depuis juin 2009 en aide à plus de 417 177 déplacées et retournées des diocèses de Bondo, Bukavu, Bunia, Buta, Butembo-Beni, Dungu-Doruma, Goma, Isiro-Niangara, Mahagi-Nioka et Uvira. Ce programme améliore la sécurité alimentaire des déplacés et retournés, leur facilite l’accès aux soins médicaux de qualité et réhabilite les infrastructures scolaires. Dans ce programme, l'œuvre de l'église catholique congolaise distribue aux familles bénéficiaires des kits agricoles (outils et intrants) et les accompagne pour s’assurer, d’une part, qu’elles maîtrisent les techniques culturales, de gestion des récoltes, de stockage et conservation des denrées, et d’autre part, qu’elles ont emblavé une superficie de 0,67 hectares et produit en moyenne 166 kg de haricots, 180 kg de mais, 140 kg de riz, 137,5 kg d’arachides et de 32 kg de soja.

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La souffrance des victimes des terroristes ougandais n'est pas sur la une de la presse internationale. La tragédie du Haut-Uélé reste dans les ténèbres. Et les chiffres font peur: Presque un demi million de personnes soutenu par la Caritas. Bien qu'une partie vient de l'Ituri, cela correspond à un quart de la population de la province. Bien qu'appuyé par des diocèses de la Belgique et d'autre pays, ce travail énorme, n'est pas seulement un grand œuvre solidaire, mais aussi un grand effort inter-congolais.

Nous n'avons qu'à remercier l'Église catholique pour ce qu'elle fait pour le Haut-Uélé: un travail peu reconnu, un travail dangereux, un travail bien, un travail durable, un travail à long terme. As-t-on déjà entendu parler de projets similaires, même de taille réduite de la part des prophètes auto-proclamés et des églises de réveil? C'est pendant le mauvais temps que l'on peut distinguer entre le vrai et le faut.


Commentaire par Esperence Monoko Polele

jeudi 4 février 2010

Alémani: Lɛ́ta mobéko-likonzi ezalí tɛ́

AFP/Un débat de moralité bouleverse depuis dimanche l'Allemagne, grand pays européen à l'est de la Belgique: Le ministère des Finances doit-il payer un informateur qui propose de lui vendre une liste de contribuables ayant caché des fonds en Suisse?

L’informateur, qui demeure anonyme, proposerait de vendre pour 4 milliards de Fc un cédérom contenant les données bancaires de 1 500 contribuables allemands accusés d’évasion fiscale, selon le journal «Zuluná ya Frankfor (FAZ)». «Quand pour 4 milliards de francs on peut récupérer de 150 milliards d’impôts, le gouvernement ne devrait pas hésiter», estime dans le journal «Mabelé ya Eyenga» la députée socialiste Kresl.

Rappelons que vu les taux d'impôts très élevés en Allemagne, sur 14% du revenu national allemand, les impôts ne sont pas payés - donc travail au noir comme au Congo. Les pertes pour le fisc: au moins 530 milliards de Fc par an, donc plus que trois fois la somme, que le gouvernement allemand espère récupérer par cet exploit audacieux plus que douteux.

Butin
«Il s’agit d’une chose volée. Cela reviendrait à récompenser un voleur» estimait quant à lui le député chrétien-démocrate Fuchs dans l’édition dominicale du «FAZ». «Personnellement le fait de payer pour obtenir quelque chose de juridiquement contestable me pose problème», reconnaissait le ministre allemand de la défense ya Guttenberg, de l’Union chrétienne-sociale, dans une interview au journal suisse «Zuluná Sika ya Züri». Pendant que l'ancien juge fédéral Nešković confirme, que l'état n'a pas le droit de recomposer des délits, le ministre des finances, Schäuble, et le chancelier (premier ministre), Mme Merkel, ignorent toute critique bien fondé de la part des juristes, des démocrates chrétiens et des libéraux.

OCDÉ: une république bananière
LM/Selon un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDÉ), l'Allemagne a un grave problème de blanchiment d'argent. Contrairement à la Suisse qui suit les 49 recommandations de l'organisation financière depuis de longues années, l'Allemagne n'applique que cinq. C'est le résumé d'un document confidentiel de 323 pages que l'OCDÉ présenta au gouvernement allemand le 15 janvier et que l'Itimbiri ya Sika put lire. Même Hong Kong réussit beaucoup mieux que la nouvelle république bananière européenne.
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  • En Allemagne, 50% de la population ne paye pas d'impôts, pendant que les 10% les plus riches payent 50% des impôts et la classe moyenne (40% de la population) paye les autres 50% des impôts. Sur les salaires d'un simple employé, environs 55% partent au fisc.
  • La Suisse est un pays fédéral. Environs 10% des impôts partent au pays et environs 45% au canton (province), respectivement à la commune (territoire ou village). Les taux varient selon canton et commune selon les besoins de ceux. Sur les salaires partent entre 19–39% au fisc. La Suisse distingue contrairement à l'Allemagne entre détournement d'impôts (non-déclaration) et fraude fiscale (falsification de documents).
  • Tous les pays du monde - à l'exception de l'Allemagne depuis quelques jours - appliquent pour les impôts le principe territoriale: Les impôts sont à payer dans le pays et selon les lois du pays ou l'argent fut gagné, la fortune est placée ou le bénéfice réalisé.
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Au secours! L'Europe, tant aimé au Congo comme exemple comment la politique devrait être, s'abaisse: En Allemagne, l'état de droit est mort. Pour la deuxième fois, l'Allemagne achète des informations volées. Le grand pays de Schiller, de Goethe et aussi de Pape Benoît XVI se fait coupable de recel. L'Allemagne n'est pas la Suisse. Donc elle doit accepter, que en Suisse, une autre constitution, d'autres lois sont appliquées. Si les inspecteurs fiscales retrouvent par eux-mêmes des allemand, qui «oublièrent» de déclarer leurs comptes en Suisse voisine, temps pis pour les pêcheurs.

Mais acheter ces informations auprès de quelqu'un qui les a volé auprès des banques du Liechtenstein ou de la Suisse – c'est du recel et le recel est punissable, aussi pour le fisc. Dans un état de droit, c'est l'état lui-même qui doit donner l'exemple, même si ce n'est défavorable pour le gouvernement. Comment la population peut-elle avoir confiance dans son pays, s'il agit sur la voie criminelle?

En plus, avant d'attaquer un autre pays pour une somme relativement petite pour les européens, le gouvernement allemand devrait d'abord faire ses propres devoirs: règlement de blanchissement d'argent non appliqué, 14% de travail au noir et un système fiscale à l'enfer qui vole plus de 55% du revenu à la population, ... la liste et longue, voir trop longue. Mme Merkel, devrait agir d'urgence pour éviter que son pays prend le chemin du Zaïre à la fin des années Mobutu!

Commentaire par Esperence Monoko Polele