jeudi 5 mai 2011

Pas de «révolution de Jasmin» au Congo dans les jours à venir

Les autocrates subsahariens poursuivent probablement avec grand intérêt les événements en Égypte, Tunisie, Syrie et la Libye. Font-ils face au même sort que les dictateurs dans le monde arabe?

Les experts viennent habituellement à la conclusion que - bien qu'il existe de nombreux points en commun entre les régimes autoritaires, il y a de grandes différences. «Une incendie sociale en Afrique est très peu probable», est une conclusion.

Classe moyenne trop petit - Internet peu connu
Les despotes africains survivront plus longtemps, parce que les conditions disponibles pour les grands soulèvements populaires nationales n’existent pas pour la plupart des pays. Une raison importante est que la classe moyenne est si petite presque partout, pour qu’elle ne former pas une masse critique pour un soulèvement large. La plupart des Africains vive dans des villages qui n'ont pas accès à l'Internet. «Facebook» et «Twitter»* qui ont joué un rôle dans les mouvements de libération en Afrique du Nord, sont pratiquement inconnus. Il n'y a pas non plus de larges débats sur les droits civils et de la démocratie libérale.

Révolutions africaines ne sont pas possibles parce que les conditions logistiques ne sont pas remplies. Par exemple, il n’y a pas assez de voies d'approvisionnement en nourriture. La plupart des Congolais n'ont même pas de réfrigérateur.

Relativement heureux - déjà connu pire
Un autre point que les révolutions ne sont pas favorisés, c'est le fait que les gens – à part de ceux au Kivu, et du Haut-Uele qui vivent sous la terreur - sont plus heureux qu’ailleurs - parce qu'ils ont connu bien pire que des dirigeants autoritaires, à savoir la faim, la guerre ou de déplacement.

Enfin, des soulèvements populaires en Afrique ne sont pas probable, car dans la plupart de nos pays n'habitent pas seulement un peuple. Au Congo, il y a plus de 200 ethnies. Les identités ethniques et régionales, ailleurs aussi religieuses, sont plus efficaces que le sentiment d'appartenance à une nation commune qui se base sur des frontières coloniales.

L’Afrique progresse rapidement
Néanmoins, l'Afrique n'est pas un continent gelé, bien au contraire. La modernisation économique et sociale sont en pleine mutation, les technologies modernes comme l'Internet se répandent, la classe moyenne devient plus large, le nombre de personnes ayant suivi un enseignement supérieur se développe, de plus en plus vivent dans les villes, les idées libérales deviennent plus populaires. Finalement, ces changements balayeront aussi des autocraties subsahariennes. Jusque-là, les despotes de l'Afrique ont malheureusement encore un délai de grâce.

par Esperence Monoko Polele

* Twitter et Facebook sont des moyens de communication sur Internet. Ils facilitent la distribution de message et l'interconnexion entre gens et groupes. Les services ne sont pas disponible en lingala ou swahili, mais en français.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaires en français et en lingála sont acceptés. Il doivent être signé. Avant la publication, ils sont lus par la rédaction.