Village brûlé |
Les défections ont eu lieus après que le mois passé, la Cour Pénale Internationale (CPI) a renouvelé sa requête au gouvernement congolais d’arrêter le général Bosco Ntaganda, objet d’un mandat d’arrêt international délivré en 2006, pour recrutement d’enfants soldats et crimes de guerre commis dans le district d’Ituri en 2002-2003. Officiellement, Ntaganda est chargé de l’intégration des troupes du CNDP dans l’armée nationale. En réalité, il assure le commandement de l’opération militaire «Amani Leo» (paix aujourd’hui) menée contre les groupes armés, nationaux et étrangers, toujours actifs dans le Kivu, notamment les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda.
Population victime de dommages collatéraux graves
Le Réseau Paix pour le Congo écrit qu'«apparemment, il semble s’agir d’une opération militaire normale et nécessaire, mais, comme dans des opérations similaires précédentes, ‹Umoja Wetu› (Notre Union) et ‹Kimia II› (Silence II), avec ‹Amani Leo› aussi, la population locale est victime d’une multitude de dommages collatéraux graves et disproportionnés (attaques aux villages, vols, viols, arrestations, destruction des champs, incendies de maisons ...), à tel point qu’elle a dû quitter ses maisons et toutes ses activités pour se réfugier dans la forêt. Entre temps, de nouveaux ‹occupants›, ruandophones voire rwandais, se sont installés dans les villages et les champs abandonnés par la population locale.
Chasse-t-on la population pour ouvrir des mines?
La population locale est même convaincue que, derrière les différentes opérations militaires, il y a un plan bien précis: la forcer à abandonner ses terres pour y installer des populations d’origine rwandaise, pour le contrôle des mines de cassitérite, or, coltan, wolfram et tungstène, dont regorge le sous-sol des deux Kivu». Ntaganda, en ayant recours à des déserteurs, organiserait donc actuellement une milice propre pour se défendre contre une éventuelle arrestation. «Probablement, maintenant ce n’est pas le meilleur moment pour arrêter Bosco Ntaganda, puisque les troupes qui lui sont fidèles sont en alerte et prêtes à le défendre à tout prix, avec le risque de semer la terreur parmi la population civile. Il devait être arrêté avant. Cela devra être fait le plus tôt possible, avant de le transférer immédiatement à la CPI» commentent les missionnaires du Réseau Paix pour le Congo. Mais le problème de fonds concerne la mise en place d’une «véritable réforme de l’armée, pour lui permettre d’assurer la sécurité et l’intégrité territoriale» de l’ensemble u pays.
par L.M.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaires en français et en lingála sont acceptés. Il doivent être signé. Avant la publication, ils sont lus par la rédaction.