Déjà en septembre 1999, le ministre de l'information Dominique Sakombi Inongo «Búka Lokutá» avait fermé abusivement des médias, entre autre la station catholique Réveil FM sans donner une raison, mais seulement des tergiversations pendant que pour Radio Elikya, Sakombi était ironique: «La Radio Eikya manque dans son dossier l’attestation de bonne vie et moeurs du Cardinal (Etsou)».
L'organisation non-gouvernementale Journalistes en danger (JED) a constaté hier matin peu après 7 heures, l’interruption des émissions de la Radio et de la Télévision Catholique Elikya. Aucune raison officielle n’a été annoncée pour justifier cette coupure du signal d’émission qui intervient la veille d’une marche annoncée par les laïcs chrétiens de l’Église Catholique pour protester contre les résultats des élections organisées le 28 novembre dernier.
Selon les informations recoupées par JED, Elikya a reçu vendredi passé une lettre du ministre de la communication Lambert Mende, demandant de cesser de diffuser la publicité commerciale. «Faute d’arrêter immédiatement la diffusion incriminée, je vous préviens que RTCE risque d’être frappée par une mesure conservatoire d’interdiction de diffusion… », a écrit Mende. Malgrès que Elikya a cessé de diffuser la publicité dès réception de la lettre du ministre, cinq jours plus tard, le signal a été coupé brusquement et l'accès aux éméteurs interdit, nous a confirmé la sœur Annie Zama, directrice d'Elikya.
Aujourd'hui, Lambert Mende, ministre du mensonge gouvernemental et grande bouche de M. Kabila s'en veut visiblement prendre à l’Église catholique qui représente plus que la moitié de la population. Le pouvoir de Kinshasa, affaibli par les éléctions truqué de 2011 oublie, qu'un certain M. Mobutu, alors maréchal et père-fondateur a perdu le pouvoir et a dû quitter le pays, après avoir attaqué trop l'Église. M. Kabila est trop jeune, pour mourir comme les Mobutus.
Édouard Afonso Bukika, par correspondance téléphonique
☛ Lokásá «Molóni ya Wɛlɛ» esakola mpɔ́sɔ na nsima.
D'autres articles concernant le 16 février et les marches des chrétiens:
- Les martyrs de la démocratie — Quel message pour aujourd’hui? (édition du 14 février 2002)
- Témoinage du 16 février 1992 (édition du 20 février 1992)
- lire aussi en page 4 et 6 de ce numéro.
La police empêche une marche des chrétiens à Kinshasa
RépondreSupprimer16 Février 2012 - 14:41
La police a dispersé jeudi à Kinshasa, parfois à coup de gaz lacrymogène, une marche des chrétiens qui entendaient notamment protester contre les résultats des élections de fin 2011 en République démocratique du Congo, a constaté l'AFP.
Des groupes de fidèles ont quitté tôt le matin leur paroisse pour tenter de regagner celle de Saint-Joseph, lieu de rassemblement, mais des policiers les ont rapidement dispersés notamment avec des gaz lacrymogènes, appliquant les consignes des autorités qui avaient interdit la manifestation.
Les fidèles ont été reconduits dans leur église ou empêché d'atteindre Saint-Joseph, où un lourd dispositif policier était déployé dans l'enceinte et aux alentours de l'édifice, y interdisant l'entrée ou la sortie à toutes personnes, a constaté l'AFP.
"Ils ont réprimé terriblement: ils ont lancé du gaz lacrymogène partout dans l'enclos, jusque dans la chambre des prêtres", a affirmé à l'AFP l'abbé Pierre Bonsangia, l'un des organisateurs de la marche, joint au téléphone à l'intérieur de la paroisse.
Selon lui, trois prêtres, deux religieuses et deux fidèles ont été arrêtés, selon un bilan établi à partir d'informations paroissiales.
La manifestation "non violente" devait aussi marquer le 20e anniversaire de la "marche des chrétiens" du 16 février 1992 pour réclamer plus de démocratie au régime du dictateur Mobutu. La marche avait été réprimée et les corps de victimes tuées par les forces de sécurité avaient été amenés à la paroisse Saint-Joseph.
Les organisateurs avaient appelé samedi à la commémoration des morts du 16 février 1992 et exhorté les Congolais à exprimer leur "rejet des résultats des élections" présidentielle et législatives du 28 novembre 2011, en les qualifiant de "conformes ni à la vérité ni à la justice".
Le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila a été officiellement réélu, et son camp a remporté les législatives selon les résultats provisoires de la Commission électorale.
Mais l'opposant Etienne Tshisekedi, classé deuxième de la présidentielle, a rejeté ces résultats et s'est autoproclamé "président élu", dénonçant des irrégularités également relevées par des missions d'observation nationales et internationales.
© Agence France-Presse