jeudi 29 novembre 2001

Université d'Isiro: c'est parti

Il y a exactement une semaine, c'était jour de fête à Isiro. Après des années de préparation, l'Université de l'Uélé fut inauguré. Nous imprimons le discours du recteur, le père Roger Gaise op, à l'occasion de l'ouverture de la première année académique jeudi passé.

«Les initiateurs du projet d’une Université dans le «Bassin de l’Uélé» s’étaient unanimement accordés d’en placer le siège à Isiro, la plus importante ville de la région. Peuplée aujourd’hui de plus de 200 000 habitants, elle a été jusqu’au milieu de 1980, un centre dynamique d’activités économiques et commerciales, un carrefour de voies de communication et une agglomération suffisamment cosmopolite.

Si le chemin de fer a constitué le poumon économique qui draine vers Bumba et Kinshasa les produits agricoles de hauts plateaux de l’Uélé et approvisionne les entreprises ainsi que les ménages en biens de production et de consommation, un nouvel aéroport est mis en service à Isiro au début des années 1980 et ouvre ainsi le Haut-Uélé au reste du Congo.

L’importance de la production caféière fera de cette agglomération urbaine la capitale dite de l’or vert. La densité du réseau routier environnant favorisera non seulement l’évacuation rapide des produits vers les gares de chemin de fer, mais aussi l’expansion sans précédent du commerce frontalier avec le Soudan et l’Ouganda.

En outre grâce justement à la qualité des sols et à la particularité du climat, l’activité agricole a prospéré dans l’hinterland immédiat d’Isiro, à savoir Poko, Dingila, Rungu, Medje, Ibambi, Wamba, Betongwe et Mungbere. Plusieurs centaines de plantations de caféier Robusta ont été ouvertes pour générer un volume de production qui va nécessiter la mise en place, à Isiro, d’infrastructures (industries, garages, aéroports, entrepôts, gares, routes de desserte, commerce de gros et de détail, messageries, etc.) et d’institutions financières, sociales, culturelles et sanitaires.

Mais aujourd’hui, la ville d’Isiro est méconnaissable. Et pourtant, Nous sommes capables de beaucoup de choses. Je m’inscris en faux contre l’esprit défaitiste et alarmiste. N’attendons pas la fin de la guerre pour nous engager pour le développement de l’Uélé. Réveillons-nous frères et sœurs. Arrêtons de rêver. Ouvrons les yeux et travaillons. Nous ne sommes pas les seuls à subir les effets pervers d’une guerre que nous n’avons jamais demandée. Nous pouvons opérer une révolution dans notre ville au niveau de la mentalité, au niveau de l’habitat, au niveau de l’instruction.»

jeudi 4 octobre 2001

La moitié des réfugiés déjà de retour?

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unis (OCHA) vient de publier les chiffres des déplacés du mois de septembre. Dans la statistiques ne se trouve pas seulement les déplacés qui ont fuit leur village, mais aussi les personnes qui sont retournés chez eux.

ProvincesDéplacésRetours
Equateur85 000-
Katanga415 000269 000
Maniema160 0003 000
Nord Kivu
760 000330 000
Sud Kivu
225 000330 000
Orientale230 000130 000
Kasaï (Or. et Occ.)
130 000-
Kinshasa40 000-
Total2 045 0001 062 000

* ** *** ** *
Le nombre de personnes volontaires au retour équivaut à la moitié de la population totale des déplacés. Mais il s’agit de chiffres cumulés de retours des cinq dernières années, et non de mouvements récents. Donc, les personnes qui ont du fuire à maintes reprises peuvent être compté doublé, voir triplé. Donc, restons vigilants. Les chiffres sont plus clair que ce qu'ils nous racontent. Des dizaines, voir des centaines de milliers de personnes se cachent toujouts quelquepart dans la brousse ou dans la forêt, dans la peur, dans la misère.

Il est bien d'avoir des statistiques qui 'prouvent' notre misère et ouvrent (je l'espère au moins) les yeux à ceux qui pourraient nous soutenir - sauf: tous ces bureaulistes internationaux à Kinshasa pourraient bien prendre une pelle en main et nous être encore plus util ici au village, ou pour reprendre leur langage: 'sur le terrain'.

Commentaire par Esperence Monoko Polele

jeudi 27 septembre 2001

Médecins sans frontières a vacciné
6800 enfants contre la rougeole à Aketi

Le grand nombre de 6 800 enfants ont été vaccinés contre la rougeole dans notre territoire ces derniers jours par Médecins sans frontières.

Cette organisation non-gouvernementale belge appuie depuis neuf zones de santé dans la région (ou province selon le nouveau 'gouvernement'). À part d'Aketi et de Bumba aussi celles de Basankusu, Dingila, Isangi, Lisala, Lubutu, Ubundu et de Yabaondo. Ce mois de septembre, de nouveau médicaments ont été distribué et des inspecteurs ont visité les centres de santé. Ce travail de Médecins sans frontières est très important depuis la disparation de l'état il y a une décennie.

La rougeole est une infection virale éruptive aiguë. Elle atteint avant tout les bébés à partir de l’âge de 5-6 mois. La vaccination contre la rougeole est fortement recommandée pour les enfants autour d'un an. Elle vise à éviter les complications de l'infection, qui peuvent avoir des bléssures importantes voire mortelles.

par Esperence Monoko Polele