Il y a exactement une semaine, c'était jour de fête à Isiro. Après des années de préparation, l'Université de l'Uélé fut inauguré. Nous imprimons le discours du recteur, le père Roger Gaise op, à l'occasion de l'ouverture de la première année académique jeudi passé.
«Les initiateurs du projet d’une Université dans le «Bassin de l’Uélé» s’étaient unanimement accordés d’en placer le siège à Isiro, la plus importante ville de la région. Peuplée aujourd’hui de plus de 200 000 habitants, elle a été jusqu’au milieu de 1980, un centre dynamique d’activités économiques et commerciales, un carrefour de voies de communication et une agglomération suffisamment cosmopolite.
Si le chemin de fer a constitué le poumon économique qui draine vers Bumba et Kinshasa les produits agricoles de hauts plateaux de l’Uélé et approvisionne les entreprises ainsi que les ménages en biens de production et de consommation, un nouvel aéroport est mis en service à Isiro au début des années 1980 et ouvre ainsi le Haut-Uélé au reste du Congo.
L’importance de la production caféière fera de cette agglomération urbaine la capitale dite de l’or vert. La densité du réseau routier environnant favorisera non seulement l’évacuation rapide des produits vers les gares de chemin de fer, mais aussi l’expansion sans précédent du commerce frontalier avec le Soudan et l’Ouganda.
En outre grâce justement à la qualité des sols et à la particularité du climat, l’activité agricole a prospéré dans l’hinterland immédiat d’Isiro, à savoir Poko, Dingila, Rungu, Medje, Ibambi, Wamba, Betongwe et Mungbere. Plusieurs centaines de plantations de caféier Robusta ont été ouvertes pour générer un volume de production qui va nécessiter la mise en place, à Isiro, d’infrastructures (industries, garages, aéroports, entrepôts, gares, routes de desserte, commerce de gros et de détail, messageries, etc.) et d’institutions financières, sociales, culturelles et sanitaires.
Mais aujourd’hui, la ville d’Isiro est méconnaissable. Et pourtant, Nous sommes capables de beaucoup de choses. Je m’inscris en faux contre l’esprit défaitiste et alarmiste. N’attendons pas la fin de la guerre pour nous engager pour le développement de l’Uélé. Réveillons-nous frères et sœurs. Arrêtons de rêver. Ouvrons les yeux et travaillons. Nous ne sommes pas les seuls à subir les effets pervers d’une guerre que nous n’avons jamais demandée. Nous pouvons opérer une révolution dans notre ville au niveau de la mentalité, au niveau de l’habitat, au niveau de l’instruction.»
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