jeudi 26 mai 2011

Nouvelles attaques terroristes sur Ango: Évêque Ung'Eyowun sonne l'alarme

L.M./Les terroristes ougandais de la soit-disant Armée de Résistance du Seigneur (LRA), du seigneur de guerre Joseph Kony, qui attaquent notre district venant du Soudan, ont encore attaqué Ango. L'évêque du diocèse, Mgr Etienne Ung'Eyowun, a sonné l'alarme.

Selon les informations reçues par la radiophonie, la nuit du 18 au 19 mai 2011, vers minuit, les terroristes sont sortis de la forêt et ont progressé jusqu'à 7 km d'Ango. Ils ont enlevé 15 à 18 personnes et détruit des installations de la Commission Électorale Nationale Indépendante.

Parmi les 18 otages, il y a un enseignant de l'école secondaire. Cinq on pu s'enfuir plus tard. Le lendemain, les terroristes ont attaqué un village à 30 Km du précédent a déclaré l'Évêque de Bondo, Mgr Ung'Eyowun à l’agence Fides.

Pourquoi toujours et toujours ces attaques sans que l'état intervienne?
Mgr Ung'Eyowun: «Les conditions d’insécurité dérivent du fait que sont présents peu de militaires de l’armée régulière, par ailleurs mal armés et mal équipés alors que les forces de l’ONU, déployées dans d’autres régions, sont absentes de la zone.»

Comment réagit la population?
«La population a peur et se regroupe dans les centres les plus importants, abandonnant les villages les plus exposés aux incursions de la LRA.»

Donc, il y a un grand nombre de réfugies dans une zone déjà appauvrie.
«Les personnes évacuées sont assistées par l’Église catholique et par une dizaine d’organisations humanitaires qui sont présentes à Ango et dans deux autres villages. Ils distribuent des vivres à la population.»

En dehors de notre région, on ne parle guerre de cette situation impossible qui dure déjà depuis des années. Voici un an, le 24 mai 2010, le Président américain Barack Obama promulguait le LRA Disarmament and Northern Uganda Recovery Act, une disposition législative qui oblige les États-Unis à aider les populations de l’Afrique centrale touchées par les violences des terroristes de la LRA. Mais depuis, on a plus rien entendu.
«Je remercie ceux qui continuent à parler du drame provoqué par la LRA. Il faut que cette loi soit appliquée dans toute son ampleur afin de mettre fin aux souffrances de la population.» conclut Mgr Ung'Eyowun.

Votre engagement est courageux. Comment êtes-vous touché personnellement par ces attaques?
«J'ai emprunté la route d'Ango en mars dernier. Mon Vicaire général et l'Économe général sont passés par là la semaine dernière. Nous sommes vraiment en insécurité. Ne nous oubliez pas dans vos activités!»

Propos recueillis par Esperence Monoko Polele
photo: Cenco

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Fd/IS/La LRA est un groupe de guérilla né dans la seconde moitié des années 1980 dans le nord de l’Ouganda, groupe qui, depuis quelques années, a déplacé ses actions dans le nord-est de la République démocratique du Congo, dans le sud-est de la République centrafricaine et au Sud Soudan. Selon le Bureau de l’ONU pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA), dans la seule partie nord-orientale de la RDC, se trouvent environ 300.000 évacués suite aux violences de la LRA. Selon les États Unis, la LRA est le groupe le plus dangereux du monde, sauf l'armée congolaise et les forces de l'ONU préfère à ne pas intervenir pour protéger la population.

jeudi 19 mai 2011

Réhabilitation de la route améliore l'accès aux villages – et aux terroristes LRA

OKP/Situation ambigu entre Dungu et Faradje: La réhabilitation de la route facilite l'accès au Nord du Haut-Uele et baisse les coûts de transport. Un pas important pour l'économie locale. Par contre les terroristes omniprésente de la LRA y profitent aussi: Les motards et les conducteurs de vélo sont victimes de pillages de leurs biens entre Gangala et Nagero.

Suite à la réhabilitation de la route Dungu-Faradje par le génie civil de la compagnie népalais et indonésiens de la MONUC, les prix des matériaux de construction sont en baisse sensible comme aussi les coûts de transport des marchandises en provenance de l’Ituri et de l’Ouganda. Par contre le faible pouvoir d’achat de la population, ne permet pas, selon la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), l’écoulement rapide de ces matériaux, comme le ciment et les tôles.

La population y profite
Au lieu de deux jours dans le passé, pour parcourir par véhicule les 145 kilomètres de Dungu à Faradje suffisent deux heures, selon le correspondant local d'Itimbiri y Sika. Le président local de la FEC se réjouit: «La réhabilitation de l’axe Dungu-Faradje par la Monuco a permis la réduction du coût de transport. Cela profite à la population.» Parmis les premiers à profiter, c'est Ferdinand Bangaba de Dungu qui construit lui-même une maison pour sa famille: «Vous allez voir par exemple qu’une tôle qu’on achetait à 25 dollars, revient actuellement à 17,50 dollars. Ça dépend de la qualité, inférieure ou supérieure. Un sac de ciment qui se négociait à 40 dollars, actuellement vous pouvez facilement le trouver à 30 dollars. C’est vraiment quelque chose de très positif.»

Les terroristes sont de retour
Par contre, depuis le 24 avril, les motards et les conducteurs de vélo sont victimes de pillages de leurs biens quasiment tous les jours entre Gangala et Nagero par les terroristes ougandais de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). Cela risque une rupture de trafic sur presque la seule voie d’approvisionnement du territoire de Dungu, alerte la société civile.

Mercredi 11 mai, cinq conducteurs de vélo et deux motards transportant diverses marchandises en provenance de Ariwara (Ituri), sont tombés dans une embuscade des terroristes à 70 kilomètres de Dungu, qui ont volé des boissons sucrés, de la farine de froment, des piles de radio, etc. Aruna Sambia, président de la société civile de Dungu, a exprimé sa crainte face à cette situation: «Du 24 avril jusqu’ à aujourd’hui, c’est au moins chaque jour la population perçoit les éléments de la LRA sur la route. Nous plaidons vraiment pour une intervention pour finir cette situation. Sinon les voyageurs ne vont plus emprunter cet axe, surtout les conducteurs de vélo et les motards, puisque ce n’est pas tout le monde qui a des moyens pour effectuer le voyage avec des camions avec et une grand escorte.»

Forces de l'ordre absent
Les autorités compétentes doivent sécuriser l’ensemble de cette région, au risque de voir la cité de Dungu coupée de la voie d’approvisionnement. Car tous les produits de première nécessité ou presque passent cette route, réhabilité récemment par la MONUC. Le commandant des FARDC en territoire de Dungu, responsable pour la sécurité, n’a pas été joignable. De même la Monuc qui devrait protéger la population contre les soit-disant rebelles.

par Esperence Monoko Polele

jeudi 12 mai 2011

Le Chemin de fer vendu pour 1 franc - l'avenir du CFU reste incertain

Exclusivité
Une nouvelle épisode dans le calvaire du Chemin de fer des Uele: L'état à vendu la compagnie ferroviaire à une société anonyme - un jour avant Noël l'année passé. L'avenir du CFU reste incertain.

C'est le 23 décembre 2010 que l'entreprise publique des Chemins de fer des Uele a arrêté de fonctionner sur le papier; en réalité notre chemin de fer est déjà en état d'immobilité depuis bien trop long de temps. Ce jour avant Noël, le rail des Uele fut vendu pour un franc congolais a une société anonyme du nom de Société Des chemins de fer Uélé - Fleuve SARL (CFUF). Qui se cache derrière cette nouvelle société qui utilise les majuscule dans son nom de manière assez particulière?

«Uele-Fleuve» est un trompe-l'œil
Après la nationalisation des Chemins de fer Vicinaux du Congo après l'indépendence, l'entreprise étatique est devenu Chemins de fer Vicinaux du Zaïre, part de la SNCZ, part des Chemins de fer de l'Est (SFE), et le 7 novembre 1995 de nouveau une propre entreprise publique, nommé CFU. Mais les maîtres de la mal-gérance et de la marginalisation des zones rurales à Kinshasa ne se content pas d'avoir ruiner notre chemin de fer. Peut-être car les élections approchent, peut-être pour une autre raison que nous ne connaissons pas, l'état a lançé un nouveau trompe-l'œil: Uele-Fleuve SARL.

Cette société anonyme a un capital social fixé à un franc congolais qui est représenté par une action, d’une valeur d’un franc congolais. Selon le journal officiel, la valeur de la situation passive/active des feu Chemins de fer des Uele est évaluée à un franc. Au moins le pouvoir à Kinshasa ne se fait pas des allusions; notre chemin de fer n'a plus de valeur, il est au bout. Mais si quelqu'un a espéré que l'état a vendu le CFU pour un franc à quiconque, c'est bien trompé. Le seule actionnaire reste l'état. Donc rien ne change. La rouille continue a rouiller et les invéstisseurs possible qui se sont tourné vers le Ministère du Portefeuille, restent devant une porte fermé - même si le Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’Etat (COPIREP) et son Agence nationale pour la promotion des invéstissements (ANAPI) proposent à des invéstisseurs potentiel les Chemins de fer des Uele depuis plusieurs années déjà comme «opportunité».

En 40 ans, l'état tua le feu Vicicongo
À part de cela, les documents officiels, dont l'Itimbira ya Sika dispose des copies, montrent l'état de l'état: Dans les statuts de la nouvelle société, le nom est écrit Société Des chemins de fer au lieu de Société des Chemins de fer dans le paragraphe du nom, pour reprendre l'orthographe français quelques pages plus loin. Depuis quarante ans que le rail appartient à l'état, c'est le 5e changement de nom et de forme judicaire. Et depuis quarante ans, le rail est à la dérive, batte de l'aile.

Au moins, nouos avons retrouvé une vue globale de ce qui fut et devrait être les CFU: Pas seulement les chemins de fer sur les lignes Aketi-Komba-Bondo; Aketi-Buta-Isiro; Bumba-Aketi; Andoma-Titule; Isiro-Mungbere et «embranchements existant», c'est à dire Ebonda-Yamisika; Emomba-Yalibambu et la petite branche de la dernière; Buta Traingle-Buta Ville - en plus ceux «à venir». Cela pourrait être promettant.

À part du rail, les CFU sont en principe aussi chargé du port de Bumba, des transports fluvials et des axes routières Aketi-Bumba; Buta-Kisangani; Aketi-Bondo; Buta-Isiro; Kisangani-Bunia et Kisangani-Isiro. Ce ne sont plus les 15 000 km routiers du feu Vicicongo, mais cela serait au moins une base pour le développement des Uele. Serait. Malheureusement.

par Esperence Monoko Polele



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jeudi 5 mai 2011

Pas de «révolution de Jasmin» au Congo dans les jours à venir

Les autocrates subsahariens poursuivent probablement avec grand intérêt les événements en Égypte, Tunisie, Syrie et la Libye. Font-ils face au même sort que les dictateurs dans le monde arabe?

Les experts viennent habituellement à la conclusion que - bien qu'il existe de nombreux points en commun entre les régimes autoritaires, il y a de grandes différences. «Une incendie sociale en Afrique est très peu probable», est une conclusion.

Classe moyenne trop petit - Internet peu connu
Les despotes africains survivront plus longtemps, parce que les conditions disponibles pour les grands soulèvements populaires nationales n’existent pas pour la plupart des pays. Une raison importante est que la classe moyenne est si petite presque partout, pour qu’elle ne former pas une masse critique pour un soulèvement large. La plupart des Africains vive dans des villages qui n'ont pas accès à l'Internet. «Facebook» et «Twitter»* qui ont joué un rôle dans les mouvements de libération en Afrique du Nord, sont pratiquement inconnus. Il n'y a pas non plus de larges débats sur les droits civils et de la démocratie libérale.

Révolutions africaines ne sont pas possibles parce que les conditions logistiques ne sont pas remplies. Par exemple, il n’y a pas assez de voies d'approvisionnement en nourriture. La plupart des Congolais n'ont même pas de réfrigérateur.

Relativement heureux - déjà connu pire
Un autre point que les révolutions ne sont pas favorisés, c'est le fait que les gens – à part de ceux au Kivu, et du Haut-Uele qui vivent sous la terreur - sont plus heureux qu’ailleurs - parce qu'ils ont connu bien pire que des dirigeants autoritaires, à savoir la faim, la guerre ou de déplacement.

Enfin, des soulèvements populaires en Afrique ne sont pas probable, car dans la plupart de nos pays n'habitent pas seulement un peuple. Au Congo, il y a plus de 200 ethnies. Les identités ethniques et régionales, ailleurs aussi religieuses, sont plus efficaces que le sentiment d'appartenance à une nation commune qui se base sur des frontières coloniales.

L’Afrique progresse rapidement
Néanmoins, l'Afrique n'est pas un continent gelé, bien au contraire. La modernisation économique et sociale sont en pleine mutation, les technologies modernes comme l'Internet se répandent, la classe moyenne devient plus large, le nombre de personnes ayant suivi un enseignement supérieur se développe, de plus en plus vivent dans les villes, les idées libérales deviennent plus populaires. Finalement, ces changements balayeront aussi des autocraties subsahariennes. Jusque-là, les despotes de l'Afrique ont malheureusement encore un délai de grâce.

par Esperence Monoko Polele

* Twitter et Facebook sont des moyens de communication sur Internet. Ils facilitent la distribution de message et l'interconnexion entre gens et groupes. Les services ne sont pas disponible en lingala ou swahili, mais en français.