Exclusivité
Une nouvelle épisode dans le calvaire du Chemin de fer des Uele: L'état à vendu la compagnie ferroviaire à une société anonyme - un jour avant Noël l'année passé. L'avenir du CFU reste incertain.
C'est le 23 décembre 2010 que l'entreprise publique des Chemins de fer des Uele a arrêté de fonctionner sur le papier; en réalité notre chemin de fer est déjà en état d'immobilité depuis bien trop long de temps. Ce jour avant Noël, le rail des Uele fut vendu pour un franc congolais a une société anonyme du nom de Société Des chemins de fer Uélé - Fleuve SARL (CFUF). Qui se cache derrière cette nouvelle société qui utilise les majuscule dans son nom de manière assez particulière?
«Uele-Fleuve» est un trompe-l'œil
Après la nationalisation des Chemins de fer Vicinaux du Congo après l'indépendence, l'entreprise étatique est devenu Chemins de fer Vicinaux du Zaïre, part de la SNCZ, part des Chemins de fer de l'Est (SFE), et le 7 novembre 1995 de nouveau une propre entreprise publique, nommé CFU. Mais les maîtres de la mal-gérance et de la marginalisation des zones rurales à Kinshasa ne se content pas d'avoir ruiner notre chemin de fer. Peut-être car les élections approchent, peut-être pour une autre raison que nous ne connaissons pas, l'état a lançé un nouveau trompe-l'œil: Uele-Fleuve SARL.
Cette société anonyme a un capital social fixé à un franc congolais qui est représenté par une action, d’une valeur d’un franc congolais. Selon le journal officiel, la valeur de la situation passive/active des feu Chemins de fer des Uele est évaluée à un franc. Au moins le pouvoir à Kinshasa ne se fait pas des allusions; notre chemin de fer n'a plus de valeur, il est au bout. Mais si quelqu'un a espéré que l'état a vendu le CFU pour un franc à quiconque, c'est bien trompé. Le seule actionnaire reste l'état. Donc rien ne change. La rouille continue a rouiller et les invéstisseurs possible qui se sont tourné vers le Ministère du Portefeuille, restent devant une porte fermé - même si le Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’Etat (COPIREP) et son Agence nationale pour la promotion des invéstissements (ANAPI) proposent à des invéstisseurs potentiel les Chemins de fer des Uele depuis plusieurs années déjà comme «opportunité».
En 40 ans, l'état tua le feu Vicicongo
À part de cela, les documents officiels, dont l'Itimbira ya Sika dispose des copies, montrent l'état de l'état: Dans les statuts de la nouvelle société, le nom est écrit Société Des chemins de fer au lieu de Société des Chemins de fer dans le paragraphe du nom, pour reprendre l'orthographe français quelques pages plus loin. Depuis quarante ans que le rail appartient à l'état, c'est le 5e changement de nom et de forme judicaire. Et depuis quarante ans, le rail est à la dérive, batte de l'aile.
Au moins, nouos avons retrouvé une vue globale de ce qui fut et devrait être les CFU: Pas seulement les chemins de fer sur les lignes Aketi-Komba-Bondo; Aketi-Buta-Isiro; Bumba-Aketi; Andoma-Titule; Isiro-Mungbere et «embranchements existant», c'est à dire Ebonda-Yamisika; Emomba-Yalibambu et la petite branche de la dernière; Buta Traingle-Buta Ville - en plus ceux «à venir». Cela pourrait être promettant.
À part du rail, les CFU sont en principe aussi chargé du port de Bumba, des transports fluvials et des axes routières Aketi-Bumba; Buta-Kisangani; Aketi-Bondo; Buta-Isiro; Kisangani-Bunia et Kisangani-Isiro. Ce ne sont plus les 15 000 km routiers du feu Vicicongo, mais cela serait au moins une base pour le développement des Uele. Serait. Malheureusement.
par Esperence Monoko Polele
D'autres articles parus dans Itimbiri ya Sika liés au sujet:
C'est notre député, François Abibi Azapane-Mango qui vient d'écrir à Mme la misnistre du portefeuille et à M. le ministre des transports. Il s'inquiète sur le sort des Chemins de fer des Uele. Nous publions les deux lettres en intégralité.
RépondreSupprimerRELANCE DES ACTIVITÉS DES CFU
RépondreSupprimerKinshasa, le 11 mai 2011
Monsieur le Ministre des Transports
Me référent à la fois à vos réponses contenues dans votre lettre - ce dont je vous remercie – et à ce que j’ai vécu sur le terrain, pendant mes vacances parlementaires, je me fais à nouveau la patriotique obligation de revenir à la charge ; car j’ai la conviction que sans voie de communication à la portée de tous, on ne peut prétendre avoir «réunifier le pays».
S’il «faut reconnaître qu’à l’heure actuelle, les chemins de fer des Uélé n’existent plus que de nom», vous êtes-vous posé la question de savoir comment des chemins vicinaux, VICICONGO, en est arrivée là? L’Etat porte en partie la responsabilité de la faillite de cette entreprise: comment la VICICONGO est elle devenue SNCZ et comment elle s’est retrouvée CFU.
S’il est vrai que votre «Ministère, par le biais de la Direction des CFU prévoit une reprise des activités (…) c’est-à-dire, réhabiliter la voie et le matériel (…) avec le lancement du volet à court au 2è semestre 2009»; sur le terrain je n’ai vu aucun signe allant vers sens.
Bien que la crise mondiale soit une réalité indéniable, la bonne gestion de peu moyens disponible peut permettre à tous d’en supporter le coût. Aussi aimerais-je savoir:
- Où est passé la somme de 50.000.000Fc prévue dans le budget 2009 pour les CFU?
- Quelle a été la part de CFU dans les 160.000.000$, prêt de la Banque Mondiale, pour la relance du transport ferroviaire?
Pourquoi le Gouvernement veut-il lier le sort des CFU à l’exportation du gisement de fer de Banalia? Alors que dès les origines de cette entreprise (VICICONGO, en 1924) et plus récemment en 1975, les perspectives d’avenir des CFU résidaient dans l’exploitation du gisement de fer de Duru (200 Km au Nord d’Isiro). C’est en ce sens que le Gouvernement devrait orienter les investigations de Rio Tinto.
Toutefois l’interconnexion avec le pays étrangers que vous évoquerez dans votre précitée et également réalisable, en commençant le premier projet (Congo-Nil) en partant de Bumba-Aketi-Buta-Isiro-Mungbere vers le Soudan et l’Ouganda. On pourrait ainsi partir de Kana (Bas-Uélé) vers Banalia-Kisangani-Kindu, etc.
En attendant de concrétiser ce que le Gouvernement promet, par votre canal, de réaliser à moyen et long terme, je vous propose de commencer, à court terme, par encourager ceux qui ont rendu de loyaux services à la Nation par les CFU. Il s’agirait, par exemple de:
Ordonner au Comité de Gestion de se rapprocher des agents et outils de production, «en s’installant à Isiro»;
Lui ordonner d’utiliser les recettes des immeubles et villas en location à Kinshasa, Kisangani, Goma, Bunia, etc. pour encourager ceux qui continuent à protéger le patrimoine de l’entreprise ;
Organiser un partenariat avec les privés pour relancer la gestion de certaines infrastructures (hôtels, entrepôts, etc.);
Programmer le rajeunissement des agents, par «la mise en retraite honorable» de ceux frappés par le poids de l’âge, en leur payant leurs indemnités de sortie ;
Envisager la possibilité des indemnités compensatoires des maisons pour les cadres, comme cela a été le cas des cheminots de la SNCZ.
Tour cela permettrait au Gouvernement de redorer le blason de l’un de ses «cinq chantier»: l’emploi.
Avec mes remerciement anticipés pour ce que vous seriez disposé à faire pour relancer cette entreprise, et ainsi relancer le secteur économique cette partie de la République, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments patriotiques.
Honorable ABIBI Azapane-Mango
Sénateur
LETTRE ADRESSÉE AU MINISTRE DE PORTE FEUILLE PAR LE SÉNATEUR FRANÇOIS ABIBI AZAPANE MANGO
RépondreSupprimerKinshasa, le 11 mai 2011
La relance des CFU
Madame le Ministre du Portefeuille
Me référant d’une part, aux promesses du Gouvernement, dans le cadre des «cinq chantiers» où l’emploi occupe une place de choix, conformément aux dispositions de l’article 36 de la Constitution et, d’autre part, à ce que j’ai vécu sur le terrain, j’ai l’honneur de adresser la présente en vue d’obtenir de votre autorité des éclaircissements sur ce qui bloque le Gouvernement, dont vous gérez les entreprises publiques, pour relancer les CFU (ex ViciCongo).
Sans méconnaître les méfaits de la «crise mondiale» sur laquelle se réfère aujourd’hui toutes les compétences du monde, je souhaite quand même avoir, au nom des populations que représente, des éclaircissements sur la faillite d’une entreprise transport dont la contribution était respectable sur l’échiquier national (plus ou moins 70.000 T de produits agricole et plus ou moins 6.000 passager par an avant sont intégration dans la SCNZ), dont je souhaite au nom des populations du Bassin de l’Uélé dont je suis l’un des porte-paroles:
1. A quoi a servi la part des CFU dans la liquidation de la SNCC:
- la vente des immeubles à Bujumbura, Bruxelles, Bunia et Kinshasa;
- la vente publique, par le Tribunal de Grande Instance de la Mongala d’importants matériels d’exploitation (1 groupe électrogène de 330KVA, 1 élévateur de 5 tonne, 1 poste à souder industriel, 2 crics d’une puissance de 35 tonnes, chacun)
2. A quoi servent les loyers des immeubles mis en circulation à Kinshasa, Kisangani, Isiro, Bunia, etc.
3. Qu’en est-il de:
- l’Hôtel de Bondo (jadis occupé par le Général NZOYIGBA
- l’Hôtel Pygmée de Mambasa (occupé par SAMPASA)
4. A qui appartiennent les entrepôts de Bumba ? à l’ONATRA ou aux CFU?
5. Comment les CFU vont-elles récupérer
- l’immeuble abritant l’Etat-major des Forces Navales?
- le camp des ouvriers de Nia-Nia, occupé par les FARDC?
6. Pourquoi le Comité de Gestion est-il installé à Kinshasa où l’entreprise ne dispose d’aucun outil de production?
Veuillez agréer, Madame le Ministre, l’assurance de ma considération distinguée.
Honorable ABIBI Azapane-Mango
Sénateur