jeudi 13 octobre 2011

La Banque Mondiale croit réduire la pauvreté en construisant une route et en oubliant le rail

OKP/Les projets des «Cinq sentiers», financés par la Banque Mondiale (Banki ya Mabelé) dans notre province ont réduit le taux de pauvreté. C'est au moins ce que déclare la directrice de cette institution financière, Marie Françoise Marie Nelly.

Au cours d’un atelier d’évaluation des projets des «Cinq Sentiers» que la Banque Mondiale a financés dans le Uele, Mme Marie Françoise Marie Nelly a déclaré que grâce aux interventions de la Banque Mondiale, le taux de pauvreté a pu réduit de la manière signifiquante. Elle a évalué le coût de tous les projets financés par la Banque Mondiale dans notre Province à plus de 300 000 000 000 francs.

La directrice a affirmé que les premières interventions étaient essentiellement des projets de désenclavement. Selon Mme Nelly, depuis l’ouverture de la Route nationale numéro 4 mal construite (voir notre photo), de Kisangani à Beni, longue de 750 km dans notre province large de 500 000 km2, on «voit tout de suite l’impact que cela a eu sur le prix des produits». Et cela prouve que la pauvreté est réduite (sur la carte, la route est en rouge).

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Certes, la re-ouverture de la route entre le Tshopo et le Nord-Kivu est importante. Mais on peut bien se demander ou passe tout cette argent – selon Mme Netty 300 milliards de francs – et qui met l'ordre dans la liste des priorités. Car 750 km, dont la moité même pas dans notre province, ne sont qu'une goûte dans l'océan. Je n'en veut pas à la route aux Kivuiens. Au contraire. Eux, ils ont souffert autant que nous – voir plus. Mais de de dire, que maintenant la pauvreté est réduite dans toute la Province, c'est simplement du mensonge.

Le point et plutôt que des gens comme Mme Netty et un certain président à Kinshasa qui pensent que Beni est en P.O., prennent des décisions qui ne servent à la population que partiellement. Bien-sûr, cette route est utile, mais avec la même somme, on aurait pu faire d'autres travaux avec un impact beaucoup plus grand. Car Kisangani est déjà lié au monde par le fleuve. D'autres régions n'ont plus accès à rien du tout depuis des années: ni route, ni avion, ni rail.

Rail, c'est le mot clé: Si nous prenons la somme que la Banque Mondiale a investi pour cette route nationale d'importance moyenne, on aurait pu faire mieux: D'abord rénover la Chemin de fer des Uele. Un ingénieur qui a fait ce travail en Mosambiki et en Amérika ya Sidi me parla récemment d'une cinquantaine de milliards de francs. Donc, pour 80% moins d'argent une ligne de chemin de fer qui est 50% plus long que cette route de Kisangani.

Et si Mme Netty voulait dépenser tout sont argent, on peut imaginer deux nouvelles branches: une première entre Kisangani et Isiro en passant par les mines de fer de Wamba; une branche fortement lucrative avec un grand flux de circulation. Deuxièmement la prolongation du CFU de Mungbere jusqu'à Arua, le terminus du rail de Mombasa sur l'océan indien. Cette ligne pourrait désenclaver pas seulement les zones miniers de Kilo et de Watsa, mais aussi Faradje et le Nord de l'Ituri (voir ligne blanche sur la carte).

Personnellement, je fait plus confiance à un ingénieur qui me parle de sont travail qu'il a fait avec ses propres mains que à des politiciens et des haut fonctionnaires internationales qui dépensent de l'argent qui n'est pas le leur et quand ils ouvrent la bouche ne sortent que des inexactitudes. C'est dommage; une occasion raté de plus, probablement la 600ème depuis 1960.

Pourquoi cette mal-gérance? Les gens comme Mme Nelly ne viennent pas ici, parce que nous leur tenons au coeur. Non, c'est leur travail. De plus ils dépensent, de plus leur projet est important. Et de plus ils sont important, de plus ils gagnent. Voilà. Si l'aide est effective? Cela n'intéresse personne. L'aide doit correspondre aux normes internationales qui peuvent être contrôlées par des experts qui gagnent 1000 dollar par jour. Donc pour eux, tout c'est bien passé: selon les normes et salaire reçu. Par contre pour nous? Pour la plupart des acteurs de l'aide internationale, la population indigène n'est qu'un chiffre dans la statistique. Banki ya Mabelé ou Monuc le prouvent. Caritas est un exception.

Commentaire par Esperence Monoko Polelele

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