jeudi 14 avril 2011

Apartheid économique: de mauvais lois tuent l'économie et appauvrissent le pays

Environ 90 pour cent des Égyptiens n'ont pas de droits formels de propriété foncière. Ils ne peuvent pas créer des fortunes et sont exclus du développement économique. Au Congo, la situation n'est pas mieux.

Entre 1997 et 2004, Hernando de Soto, de l'Institut pour la liberté et la démocratie à Lima (Pérou) a étudié les effets de la marginalisation économique de l'Égypte. Les résultats font peur, mais comparables à ceux du Congo. Dans la vallée du Nil, environ 7 millions de personnes travaillent dans le secteur privé formel. Six millions sont des fonctionnaires. Dix millions de personnes travaillent dans le secteur extralégal. C’est-à-dire dans le secteur informel. Seulement 8% de tous les propriétaires ont un titre juridique approprié. Cela signifie que 92% de toutes les propriétés en Égypte ne sont pas protégés par la loi.

La valeur de ces propriétés et des entreprises au prix d'aujourd'hui est d'environ $ 400 000 000 000. C'est énorme. Mais les entreprises dans le secteur informel sont bloquées. Ils ne peuvent pas intenter une action en cas de rupture de contrat. Ils n’ont pas accès au marché financier. L'immobilier est capital mort. Ils ne peuvent pas optenir des hypothèques. Une entreprise a besoin des fonds d'investissement. Une banque est là pour faire disponible cet argent. Mais cela exige aussi une sécurité. Des maisons sans titre de propriété ne sont pas une sécurité.

Sans la réforme juridique, pas de développement
La question est pourquoi la plupart des gens choisissent économiquement l’illégalité. La réponse est que les autorités et les institutions juridiques échouent, un service pour la population n’existe pas. Les lois sont incommodes, discriminatoires et mauvais. Si quelqu'un veut inscrire sa société ou de ses biens, ce n'est généralement pas possible. Créer une entreprise comprend dix procédures différentes. Il faut au moins 84 jours (probablement le triple et il faut s’y rendre plueisuers fois à Kinshasa ou à Kisangani). En plus, les taxes demandés culmines à 7 1/3 revenus annuels. C'est tout simplement absurde. Et des terrains agricoles ne peut pas être enregistré. Il s'agit d'une gifle au visage des ¾ de la population, parce que 75% parmis nous travaillent dans l'agriculture de subsistance.

Ce n'est que lorsque la majorité de la population jusqu’à présent exclus est intégrée dans le système juridique que l’on peut vaincre la pauvreté, a écrit Hernando de Soto au gouvernement égyptien. Si la population obtient des droits de de la propriété fiable pour les actifs informels (en Égypte, d'une valeur de plus de 400 milliards de dollars), cela mobilise à l’ensemble une centaine de fois plus de capitaux que les investissements étrangers et l'aide au développement. Seule une réforme fondamentale des institutions du pays (juridique, pouvoirs publics) permet la croissance économique dans la population générale.

Le rapport final de Hernando de Soto en 2004 contenait onze recommandations pour des réformes. Ces réformes auraient ouvert les portes d'importance historique à l’économie de la vallée du Nil, a confirmé notre confrère «Al-Ahram». Mais le ministre des Finances Muhammad Medhat Hassanein responsable du dossier a été mis à l'écart. Des forces politiques obscures ont bloqué les réformes.

par Esperence Monoko Polele


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