
Le petit bourg de Pieri, dans le nord du Jonglei, est parmi les plus reculées. Lors de la saison des pluies il est coupé du reste du monde. Jeudi dernier à l’aube quand la dernière édition était sous presse, Pieri, peuplé de Murle, a été le théâtre d’un massacre qui aurait fait au moins 600 morts, 400 au village-même et un millier de blessés. En plus, un certain nombre de femmes et d'enfants fut enlevés. Des hommes des Lou Nuer ont pillé, incendié les maisons et volé des dizaines de millier de têtes de bétail. L'hôpital de Médecin sans frontières, seule organisation non-gouvernementale présent dans le Jonglei a été sinistrés et les médicaments pillées.

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En effet, le mosaïque d'une centaine d’ethnies, subdivisées en clans, reste complexe. L’apaisement de ces tensions est l’un des principaux défis auquel est confronté le gouvernement du nouveau pays voisin, indépendant depuis le 9 juillet seulement. Cet assaut de Pieri se distingue par son ampleur, l’acharnement à détruire les habitations au bourg et à anéantir sa population. Il laisse redouter une nouvelle mission punitive en retour, qui perpétuerait le cycle infernal de la violence. Ces attaques récurrentes rendent la région particulièrement instable.
Les problèmes entre Murle et Lou Nuer ressemble à ceux entre la population du territoire de Dungu et les Mbororo (voir Itimbiri ya Sika du 10 mars 2011). Certes, l'attaque de Pieri était nettement plus violente que ceux dans le Haut-Uele. Mais les problèmes sont les mêmes: nomades poussé par le changement climatique toujours plus vers le Sud d'un côté; la population sédentaire de l'autre. Le Jonglei est loin de chez nous, presque en Éthiopie. Mais comme j'avait déjà écrit dans le titre: ce cycle infernal est un dernier avertissement pour le Haut-Uele: Il faut trouver – comme ailleurs – comment vivre ensmble avec les nomades, qui ne vient pas par plaisir chez nous, mais suivant le rhythme des saison et poussé par le changement climatique, le désert et la sécheresse.
Surtout dans le Uele, évitons de créer de nouveaux problèmes. Le premier, c'est sans doute la terreur, à resoudre toute de suite en éliminant la LRA, groupe le plus dangereux du monde. Le deuxième est la sécurité et le respect des êtres humains, c’est-à-dire la poursuite et la condamnation sévère de tous les violeurs. Et troisièmement de trouver un modus vivendi, donc une manière de vivre avec les Mbororo.
Vu que de Kinshasa il ne faut rien espérer et l'occident se contente de prononcer de grandes paroles, faisont nous-même ce qui est possible. Si nous trouvons un compromis avec les Mbororo, un problème sur trois est déjà résolu. Et le deuxième est aussi faisable. En insistant sur nos droits démocratiques auprès de nos autorités locals et régionals ent pérmanence; pas à 100%, mais au moins partiellement. À bas les problèmes - prenons les choses en mains.
par Esperence Monoko Polele
Carte: OSM, Photo: in
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