jeudi 21 juin 2018

Où l'argent passe

g.h. Glencore résout un des nombreux problèmes au Congo-Kinshasa. Congo-Kinshasa est un pavé d'affaires difficile pour l'entreprise suisse de matières premières Glencore qui avait eu peu de problèmes depuis longtemps, mais à l'heure actuelle, les difficultés dans notre pays s'accumulent. Une menace a été évitée.

Le groupe suisse de matières premières Glencore a mis fin à son différend avec l'entreprise publique Gécamines au sujet d'une coentreprise au Congo-Kinshasa. Cela a permis à Glencore d'éviter une éventuelle expropriation d'un important gisement de cuivre et de cobalt. La société minière congolaise a intenté une action en justice en avril et a accusé Glencore de rendre le paiement des dividendes impossible avec des dettes émises à l'interne. La sous-capitalisation existait déjà depuis un certain temps et aurait dû être corrigée à la fin de l'année dernière, mais cela ne s'est pas produit. La société congolaise détient 25 % de la Kamoto Copper Company, le reste appartient à la société minière Katanga, cotée à Toronto, qui à son tour appartient à 86 % à Glencore.

L'entreprise suisse est prête à payer pour cela : sur les quelque 9 milliards de dollars de dettes émises au sein du groupe d'entreprises, 5,6 milliards de dollars sont pratiquement radiés. La somme sera convertie en fonds propres de Kamoto, tout en maintenant le ratio entre la Gécamines et la filiale Glencore. La part de l'entreprise publique n'est pas diluée. Pour le reste de l'encours de la dette de 3,4 milliards de dollars, un taux d'intérêt maximal de 6 % et un remboursement prolongé ont été convenus. Auparavant, le taux d'intérêt moyen des prêts aurait dû être d'environ 8 %. Katanga paie également 150 millions de dollars à la Gécamines pour régler d'anciens différends. Un paiement supplémentaire de plus de 41 millions de dollars et la renonciation aux paiements que la Gécamines devait faire de 342 millions de dollars dans le cadre du soutien sera ajouté. L'entreprise publique abandonne son procès pour cela.

Malgré les calculs lourds, de nombreux analystes ont été satisfaits des résultats, ce qui s'est également reflété dans les augmentations de prix des actions Katanga et Glencore. Par rapport au scénario de l'expropriation ou de l'annulation totale des dettes, l'accord maintenant conclu est nettement meilleur. Kamoto est une mine importante pour Glencore, qui augmentera considérablement la production de cuivre et de cobalt au cours des prochaines années.

Mais les problèmes de Glencore au Congo-Kinshasa ne sont pas encore terminés. Le pays dans lequel l'ancien président Joseph K. reporte une élection parce qu'il n'est plus autorisé à se présenter en vertu de la Constitution a récemment annoncé une nouvelle loi minière, qui est combattue non seulement par Glencore mais aussi par d'autres sociétés internationales telles que Randgold, Ivanhoe Mines ou China Molybdenum. Le nouveau régime prévoit une augmentation des droits de licence et des taxes.

Dan Gertler, ancien partenaire commercial de Glencore au Congo-Kinshasa, a également poursuivi la société suisse pour redevances impayées. Glencore se trouve dans le dilemme suivant : Gertler, qui serait un ami de l'ancien président K., a été inscrit sur une liste de sanctions par les États-Unis en décembre dernier pour corruption. Les entreprises, y compris celles qui font affaire avec Gertler en dehors des États-Unis, pourraient être soumises à une interdiction américaine. Glencore cherche donc un moyen d'effectuer les paiements sans violer les dispositions relatives aux sanctions.

Récemment, il est également apparu que le Serious Fraud Office (SFO) britannique pourrait ouvrir une procédure contre Glencore pour enquêter sur les relations entre Gertler et la société suisse.

Cependant, l'accord entre la Gécamines et Glencore montre que l'État africain ne poursuit pas une politique d'expropriation, ce qui pourrait être un signal positif pour l'investissement. Alors que les entreprises occidentales évitent de plus en plus le Congo-Kinshasa en raison des difficultés, les entreprises chinoises se sentent plus à l'aise : récemment, le conglomérat Citic Metal a acquis une participation de 20% dans Ivanhoe Mines, qui construit deux mines de cuivre au Congo-Kinshasa.

La société suisse paiera désormais les droits de licence en euros et non plus en dollars et n'impliquera pas de personnes américaines dans la transaction. Glencore s'attend à se conformer aux sanctions. L'affaire a apparemment fait l'objet de discussions avec les autorités suisses et américaines. Il n'était pas clair si Washington était d'accord avec la procédure. A l'avenir, des redevances trimestrielles d'environ 27 millions d'euros sont attendues. Au Royaume-Uni, une enquête sur la corruption pourrait être ouverte contre Glencore au sujet des activités de Gertler.

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