«Laissez tous les autres discours, faites un effort pour réhabiliter les moyens de communication. Tant que cet enclavement n'est pas combattu par l'Etat, parler aux gens du développement, serait de la démagogie. Qu'on réhabilite les routes, et si possible le chemin de fer». Ce cri de coeur est celui de Monseigneur Joseph Banga, évêque de Buta. Dans une interview accordée vendredi à la presse, il a formulé cette recommandation au gouvernement et aux acteurs politiques congolais.
Mgr Banga a attiré l'attention des autorités nationales et des partenaires au développement sur la triste situation socioéconomique de la population du diocèse de Buta, en particulier et de l'Uélé en général. Pour lui, toute aggravation de la misère devrait être considérée comme une urgence humanitaire, car d'année en année, elle réduit les chances d'une population.
L'état en ruine
Non seulement, il n'y a aucun signe visible des cinq chantiers, mais en plus, la population de l'Uélé est livrée à elle-même depuis plus de 20 ans, a-t-il noté. «Si vous arrivez à Buta, vous verrez que toutes les infrastructures de l'état sont en ruine. La population est aussi bloquée, car il n'y a pas de moyens de communication. Or, sans route, on ne sait pas se développer, malgré toute la bonne volonté qu'on peut avoir», a relevé l'évêque de Buta. Un sac de ciment coûte entre 50 à 60 $, a-t-il souligné à titre illustratif.
«La route a pratiquement disparu. Nous circulons seulement en saison sèche pour visiter nos paroisses. Le chemin de fer, les grandes entreprises agricoles qui faisaient la fierté de Buta, ont disparu, depuis les années 1970, surtout à cause de la Zaïrianisation. Les gens produisent juste pour manger ou payer un peu de frais scolaires de leurs enfants», a-t-il poursuivi. Du riz, des arachides, et tant d'autres denrées son produits.
§15 détruit les gens
Pour se donner l'impression de gagner un peu d'argent, certains s'obligent à effectuer des centaines de kilomètres à pied ou à vélo pour aller vendre leurs produits agricoles dans les carrières de mines. Ainsi, celui qui transporte 300 verres de riz (environ 60 kgs) sur le dos à plus de 200 km, durant 12 à 15 jours, et les vend à 50 dollars US, au lieu de 10$ dans son village, a l'impression d'avoir fait de bonnes affaires. Or, en réalité, il est en train de détruire son corps, a relevé l'évêque.
L'Église catholique assiste la population
Dans un tel contexte, où l'Église catholique elle-même est frappée par cette basse conjecture, la Caritas diocésaine essaye d'être proche de la population. Elle sensibilise les gens à se regrouper en associations paysannes et les encadre, tout en initiant de petits projets. «Nous les avons aidés dans certains milieux à produire beaucoup du riz, mais nous sommes incapables de les aider à l'évacuer», a souligné le prélat. Il a évoqué à ce propos un camion, don d'un diocèse d'Allemagne, qui a mis quatre mois pour être acheminé à Buta, en partant de Kinshasa, faute de route.
C'est dans ce cadre que la Caritas Buta a amené la population à réhabiliter la piste de Dingila, ayant permis l'acheminent de l'assistance humanitaire d'urgence aux déplacés, victimes des attaques des rebelles ougandais de la LRA. La Caritas diocésaine, appuyée par Caritas Congo, a été la première ONG à secourir ces personnes déplacées après les familles d'accueil. Elle leur a apporté des biens non alimentaires. Le PAM aussi est venu à leur secours avec des vivres, a indiqué Mgr Banga. Il reste environ 3.000 déplacés à Dingila où une ONG protestante leur a construit des abris, a-t-il ajouté.
En fait, la LRA a fait irruption dans le Bas-Uélé le 15 mars 2009 en pillant, tuant et en enlevant des gens de Banda dans le diocèse de Bondo, Territoire de Ango. Ces attaques ont provoqué des déplacements massifs des populations vers le sud à Dakwa et Ango. Elles ont dû traverser la rivière Uélé pour arriver à Dingila dans le diocèse de Buta. Mgr Banga a souligné en outre que la LRA semble affaiblie, mais il reste des sources dangereuses et un risque de réorganisation à partir du territoire centrafricain.
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Arrêtez les beaux discours, fini le bla-bla, prenez les pioches, les pêles, c'est la saison des actes qui commence! Les mots, lancés par Monseigneur Banga doivent être entendu. Car Banga a le droit de parler: L'Église catholique fut et est la première organisation qui vient au secours des victimes des terroristes de la soit-disant armée du Seigneur qui sévit dans le Nord de l'Uélé. C'est l'Eglise catholique qui encadre les cultivateurs, qui - à travers de ses contacts internationales - organise un camion. Certes, un camion pour plus de 400 000 habitants, c'est peu, très peut. Mais: c'est le seul camion, il est réel et il est là.
Pourquoi pas réintroduire le Salongo pour tous ceux qui touchent des salaires réguliers de l'état: députés, gouverneurs et le président: chaque samedi avec une pioche ou une pêle dans une province huit heures au service de la population: remplir des nids-de-poules, déseherber, poser des rails, ... Ils seront dix fois plus crédible, mais cela reste malheureusement un rêve. Heureusement, nous n'avons pas seulement l'état, mais aussi une Église avec des représentants comme Mgr Banga.
Pourquoi pas réintroduire le Salongo pour tous ceux qui touchent des salaires réguliers de l'état: députés, gouverneurs et le président: chaque samedi avec une pioche ou une pêle dans une province huit heures au service de la population: remplir des nids-de-poules, déseherber, poser des rails, ... Ils seront dix fois plus crédible, mais cela reste malheureusement un rêve. Heureusement, nous n'avons pas seulement l'état, mais aussi une Église avec des représentants comme Mgr Banga.
Commentaire par Esperence Monoko Polele
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