jeudi 1 avril 2010

Pásika: fɛ́tí mpé mǐso sika

Dans l’Évangile prévu en cette solennité de Pâques, les différents personnages, à savoir, Marie Madeleine, Jean et Pierre, s’appliquent tous à voir… Chacun voit une réalité particulière du tombeau de Jésus, chacun voit à sa façon, selon ses capacités spirituelles.

De l’extérieur vers l’intérieur

Le premier personnage à entrer en scène, c’est
Marie Madeleine. Celle-ci voit «la pierre enlevée du tombeau» (Jn 20,1). Elle voit de l’extérieur. Le texte grec utilise, à ce propos, le verbe blepô qui peut signifier: regarder, être en mesure de voir. Le regard de Marie Madeleine est brouillé par les ténèbres car, dit le texte, «il faisait encore sombre» (Jn 20,1). Au matin de Pâques, les ténèbres de Vendredi saint (cf. Mt 27,45) ne se sont pas encore totalement dissipées. Aussi, Marie Madeleine voit de l’extérieur, dans les ténèbres. Comme Marie Madeleine, Jean regardera de l’extérieur. Sans entrer dans le tombeau, il se penche (de l’extérieur) et «voit les linges» (Jn 20,5). Comme pour le cas de Marie Madeleine, le texte grec définit ce regard par le verbe blepô. À l’arrivée de Pierre au tombeau, le regard se dirige décidément de l’extérieur vers l’intérieur. L’apôtre entre dans le tombeau et y «voit les linges» (Jn 20,6). C’est finalement un regard de l’intérieur. Le texte grec utilise ici le verbe theôreô qui peut signifier: voir, observer, noter, expérimenter. C’est un regard beaucoup plus profond, avec une visée spirituelle.

Du visible vers l’invisible, du matériel vers le spirituel
En entrant dans le tombeau, Jean nous fait entrer dans une nouvelle dynamique en ce matin de Pâques. Son regard quitte la sphère du visible pour contempler l’invisible. «Il vit et il crut» (Jn 20,8). Dans le texte grec, le regard de Jean est exprimé par le verbe
oraô qui peut signifier : observer, percevoir, comprendre, reconnaître, expérimenter. Le regard de Jean est un donc un regard qui, partant du visible, reconnaît l’invisible. Partant du matériel (les linges gisant à terre), il comprend et reconnaît le spirituel. C’est pourquoi, il a cru.

Construire de l’intérieur
Ce mouvement de l’extérieur vers l’intérieur, et du visible vers l’invisible, résume notre démarche de foi en ce temps de Pâques. Le chrétien est ainsi appelé à valoriser «l’homme intérieur» (2Co 4,16), la vie intérieure, la vie spirituelle. De même, notre société est à construire non seulement de l’extérieur, en érigeant des infrastructures, mais surtout de l’intérieur, en tâchant de promouvoir les valeurs humaines et spirituelles telles que l’amour de Dieu, l’amour du prochain, la justice, l’honnêteté, l’amour du travail bien fait, le patriotisme. Joyeuses Pâques!

par le père Roger Wawa, ssp


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Lisapo lya pásika: Mbula na mbula Bayúda bazalákí kosepela fɛ́tí ya Pásika mpɔ̂ na kokanisa ndéngé Nzámbe abimísáká bankɔ́kɔ na bangó na Ejipte, esíká bazaláká baúmbu. Yésu ayákí na Yerusalémi mpɔ̂ na fɛ́tí ya Pásika; bôngó kaka na mikɔlɔ wâná ndé bakómákí yě. Wango bǎna bakrísto basepelaka fɛ́tí ya Pásika mpɔ̂ na kokanisa kosékwa ya Yésu.

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