jeudi 29 septembre 2011

Éléfalkanisons le Congo en 5 pas

Dossier Éléfalkanisation du Congo

(L.M.) «Non à la solution militaire, oui au contrôle de l’exportation des minéraux congolais et au dialogue avec la population locale»: la proposition des missionnaires pour la paix dans les Est du Congo.

«Les grands de la terre ne peuvent plus feindre d’ignorer ce qui se passe», affirme un communiqué du réseau «Paix pour le Congo» promu par les missionnaires xaviériens qui travaillent dans l'Est de notre pays.

«La longue et douloureuse série de massacres, de viols, d’incendies de villages, de séquestres, de vols, de saccages, d’humiliation de tout genre… dont la population civile est victime et qui a été dénoncée à la société civile congolaise il y a déjà longtemps, est maintenant à la connaissance de tous, de même que l’échec des opérations militaires entreprises pour ramener la paix» disent les xaviériens.

Les missionnaires repoussent les interprétations du conflit en termes ethniques et affirment que «la crise tourne autour de l’exploitation illégale des ressources minières du Congo (cassitérite, coltan, or, wolfram, pétrole et gaz méthane) dans laquelle sont impliquées de célèbres multinationales occidentales et des sociétés minières ayant leurs sièges en Europe, au Canada, aux États-Unis et en Asie». Pour résoudre le conflit, le Réseau «Paix pour le Congo» propose une série d’actions que la communauté internationale devrait entreprendre:

  1. Les États-Unis et la Grande Bretagne devraient exercer une forte pression sur le Rwanda et l’Ouganda en les menaçant de suspendre leur aide, si elle est considérée comme nécessaire.
  2. Imposer des sanctions aux pays limitrophes du Congo, notamment le Rwanda et l’Ouganda qui, directement ou indirectement, exploitent illégalement les ressources minières du Congo et les compagnies ou individus impliqués dans le commerce illégal de minéraux avec les groupes rebelles.
  3. Rendre opérative la traçabilité des minéraux et d’autres richesses naturelles venant du Congo, comme le souhaite aussi le Parlement Européen.
  4. Repousser sans la moindre tergiversation la militarisation de la région des Grands Lacs par AFRICOM (le commandement des États-Unis pour l’Afrique) qui a causé déjà tant de misère aux populations civiles.
  5. Empêcher le renforcement des régimes autoritaires et lutter contre la restriction de l’espace politique dans tous les pays de la région des Grands Lacs par ceux qui détiennent le pouvoir.

Les missionnaires ont en outre envoyé au Président américain Barack Obama une Lettre ouverte sur la situation de l’Est du Congo, dans laquelle ils demandent aux États-Unis de «revoir de façon critique leur politique de ces vingt dernières années dans la Région des Grands Lacs», de renoncer à la militarisation de la Région, d’adopter une législation pour la traçabilité des matières premières exportées et de valoriser le potentiel humain de la région, «en ouvrant un dialogue avec les forces vives de la société civile et en valorisant les chefs locaux aujourd’hui privés de leur autorité».


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